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  • Les résultats de l’enquête menée par l’UPTR auprès des entreprises du secteur transport et logistique entre le 9 et le 17 avril ont livré une série d’informations aussi intéressantes que parfois étonnantes.

    Ils permettent assurément déjà de tirer un certain nombre de conclusions (assez négatives).

    De l’analyse des réponses, il ressort que depuis le début de la crise :

    • 93,67 % des transporteurs répondants ont connu une diminution de leur chiffre d’affaires.
      • 15,19 % des transporteurs répondants sont totalement à l’arrêt.
      • 40,51 % des transporteurs répondants doivent faire face à une baisse d’activités de plus de 60% (ouvrant le droit aux entreprises flamandes de réclamer une prime Corona de 3.000 €).
    • 34,18 % des transporteurs répondants ont connu une ou plusieurs période(s) d’arrêt complet de leurs activités de 7 jours ou plus (ouvrant la possibilité au dirigeant, pour ses cotisations sociales d’indépendant, d’introduire un dossier de « droit passerelle »).
    • 88,89 % des employeurs répondants ont dû mettre tout ou une partie de leur personnel en chômage pour cause de force majeure (Covid 19 – Coronavirus)
    • Les mesures de « report » de paiement ne semblent pas répondre pas aux attentes des chefs d’entreprises répondants :
      • 16,67 % des employeurs ont sollicité un report de paiement des cotisations ONSS.
      • 15,28 % des employeurs envisagent cependant d’encore le faire.
      • 20,25 % des entreprises ont sollicité un report de paiement de leurs dettes fiscales (précompte professionnel, TVA, impôt des personnes physiques, impôt des sociétés).
    • Près de 30 % des répondants ont déjà dû solliciter le soutien financier de leur banque :
      • 27,85% des transporteurs ont sollicité le soutien financier de leur banquier
        ➔ 40,91% ont reçu une réponse favorable.
        ➔ 36,36% sont dans l’attente d’une réponse.
        ➔ 22,73% ont reçu une réponse négative.
    • Plus de 30 % des transporteurs répondants ont déjà dû demander un plan de paiement pour le leasing de leur(s) camion(s) :
      • 30,38% des transporteurs ont sollicité un plan de paiement pour le leasing de leur(s) camion(s) :
        ➔ 41,65% sont dans l’attente d’une réponse.
        ➔ 33,32% ont reçu une réponse favorable.
        ➔ 25,01% ont reçu une réponse négative.
    • Les assureurs répondent positivement au 3/4 des 45 % de transporteurs répondants qui les ont sollicités :
      • 44,30% des transporteurs répondants ont demandé la suspension de toutes ou d’une partie des assurances de leur(s) véhicule(s) – à l’arrêt – (sans devoir radier les plaques des véhicules)
        ➔ 74,29% ont reçu une réponse favorable.
        ➔ 17,14% sont dans l’attente d’une réponse.
        ➔ 8,57% ont reçu une réponse négative.
    • 31,65 % des entreprises répondantes indiquent rencontrer des problèmes de liquidités
      → Les retards de paiement des clients (quand ceux-ci ne demandent pas, en plus, des réductions de prix …) comme cause des problèmes de trésorerie, sont plus souvent évoqués que la perte de chiffre d’affaires.
    • 35,44% des transporteurs estiment ne pas savoir ce qu’il adviendra de leur entreprise dans les mois à venir.
    • 10,13% estiment la faillite (très) probable.

    Face à ces perspectives peu réjouissantes, les entrepreneurs du secteur Transport & Logistique ont également pu exprimer leur point de vue quant aux mesures de sortie de crise que devraient prendre les responsables politiques régionaux et fédéraux. Parmi les différentes mesures préconisées figurent, dans l’ordre :

    • La levée du confinement (moyennant respect des mesures d’hygiène et de distanciation sociale).
    • L’octroi des aides régionales à toutes les entreprises qui sont à l’arrêt ou dont les activités ont été considérablement réduites du fait de la crise sanitaire.
    • Une politique d’investissement dans les travaux publics (et des chainons routiers manquants) afin relancer la machine économique et ce, avec les acteurs économiques locaux.
    • La réduction des cotisations sociales ONSS et du précompte professionnel (ce qui constitue la meilleure ‘prime’ pour ceux qui travaillent …).
    • L’annulation (plutôt que le ‘report’) des cotisations sociales ONSS et INASTI (pour un trimestre).
    • L’imposition aux donneurs d’ordre d’un délai de paiement effectif de 30 jours maximum.
    • L’« obligation » faite aux banques d’allonger la durée de remboursement des crédits en cas de force majeure.
    • La lutte contre le dumping social et le cabotage illégal.
    • Une régulation de l’action des syndicats en période de crise (avec interdiction de conclure des conventions en entreprise prévoyant des primes discriminatoires).
    • La lutte contre les certificats médicaux de complaisance.
    • Un saut d’index salarial.
    • La suspension de la taxe kilométrique / le gel de l’indexation / des reports de paiement.
    • La réduction des formalités administratives (liées p. ex au détachement de personnel)
    • La suppression de la taxe de circulation.

    Si la levée du confinement est assurément (et de très loin !) la mesure la plus attendue à court terme, il est à noter que les transporteurs répondants craignent déjà l’après-crise Corona et l’heure où il faudra combler les déficits publics.

    Pour remplir les caisses de l’Etat, une vieille tradition consiste en effet à se servir allégrement dans la poche des éternelles vaches à lait que sont les transporteurs …

    Plus encore que du coronavirus, c’est de la rage taxatoire que bon nombre d’entrepreneurs du secteur Transport & Logistique ont actuellement le plus peur …

    Michaël Reul
    Secrétaire Général

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